Pendant des siècles, c'est sur la place du village que se situaient fontaine, lavoir et "four banal", coeur de vie et lieu d'échanges.
Un four... "banal"
Dans le système féodal français, les "banalités" sont des installations techniques (four, moulin, pressoir) que le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tous les habitants de la seigneurie. En contrepartie, ceux-ci ne peuvent utiliser que ces installations seigneuriales... et payantes ! Des monopoles technologiques en quelque sorte. Au nom du droit du ban, le seigneur percevait ainsi une redevance, souvent en nature.
Avec la multiplication des boulangeries dans les communes, ainsi que les facilités de transport, les fours de campagne vont peu à peu tomber dans l'oubli.
Le four à pain du Charlaix
A Meylan, situé dans le quartier du Charlaix, l'ancien four à pain appartenait autrefois à la ferme voisine, aujourd'hui rénovée. On en trouve la mention sur le cadastre de 1809. A la suite d'une succession, la propriété a été partagée. Le four, qui était à l'abandon, a été acquis par la commune en 1989, puis lui-même rénové.
Le bâtiment, de plan rectangulaire, est constitué d'une maçonnerie de moellons irréguliers. Les chaînes d'angle et l'encadrement des portes et des fenêtres sont en pierre de taille. Quant au toit en appentis, il est couvert de briques creuses. Le four proprement dit, situé dans une cave voûtée de briques réfractaires, occupe l'extrémité du bâtiment. Devant le fournil, l'espace couvert s'ouvre sur l'extérieur par un arc en plein cintre.
Le bâtiment est aujourd'hui un lieu de rencontre et de festivité pour les habitants du quartier Charlaix-Maupertuis. Chaque année au mois de juin, ils s'y donnent rendez-vous le matin de la Saint-Jean, dès 6 h 30, afin de cuire leur pain.
Ce four à pain est répertorié dans l'inventaire du patrimoine de Meylan, réalisé en 2002 et consultable aux Archives municipales.