Les yeux de ses enfants brillaient de fierté lorsque Jean Carail a été fait Chevalier de la légion d'honneur, recevant sa médaille des mains du colonel Jullien, président de la FNCV ( Fédération Nationale des Combattants Volontaires).
Cette association diffuse et valorise la mémoire des combats auxquels ses membres ont participé.
Cécile Clery-Barraud, directrice du service départementale de l'office national des combattants et victimes de guerre, était présente et a remercié Jean pour son engagement précieux pour la France.
Sylvie Charléty, conseillère municipale en charge de la mémoire, de l'histoire et du patrimoine, a dressé le portait de l'ancien combattant :
"Monsieur Carail est né le 17 juin 1925, cela veut dire qu’il aura 100 ans le 17 juin prochain.
Il est né à Nevache à 20 km de Briançon, dernier d’une famille de 7 enfants. Son père, un ancien de Verdun était cultivateur, sa mère travaillait pour une laiterie.
Le 10 juin 1940, le village est bombardé tous les jours par l’armée italienne. Son frère est d’ailleurs blessé d’un éclat d’obus dans la colonne vertébrale qu’il gardera à vie...
A 14 ans on l’entraîne à des séances de tir au mousqueton
La famille est évacuée à St Martin d’hères où le jeune homme travaillera dans le maraîchage.
En 1944, il s’engage à la caserne à Grenoble. Pour s’engager il lui faut la signature de ses parents car il est mineur, son père signe mais sa mère refuse dans un premier temps, inquiète, puis finit par signer.
Ses parents, revenus à Nevache, déménagent, en 1944, dans le Trièves, à Mens (Prébois).
On leur fait faire de la gymnastique dehors à 6 h du matin. Il a 15 jours d’instruction accélérée, puis les soldats sont embarqués dans des wagons à bestiaux de trains à vapeur en direction du front.
Des combats le long du trajet vers la Haute Saône, Colmar, Strasbourg , des bombardements tous les jours…Ils sont ravitaillés avec des rations américaines.
Le 8 mai 1945 ils arrivent en Autriche à Dornbirn puis De Gaulle décide de les remplacer par des chasseurs alpins. Il reste mobilisé jusqu’à fin 1945. Il défilera dans Lyon.
Il tombe malade, contracte une grosse infection pulmonaire, soignée par des piqûres.
Il commence à travailler à Grenoble chez Piot Pneus, puis chez Reynier, marchand de vins comme chauffeur livreur (pendant la guerre il a pu conduire toute sortes de véhicules sans permis, dont des voitures d’officiers ! Il passera son permis revenu dans le civil) !
Enfin il est engagé à la Ville de Grenoble où il restera jusqu’à sa retraite à 61 ans. Il sera cantonnier, chauffeur puis chef d’équipe dans le nettoyage et terminera contremaitre.
Il fait partie d’une association d’Anciens Combattants « les moins de 20 ans ».
Il a été pendant quelques 30 ans années le porte drapeau de l’association Rhin et Danube que présidait Roger Alepee puis a été sollicité pour être le porte drapeau de l’UMAC, poste qu’il a occupé de nombreuses années.
De la guerre il a connu les restrictions, les bombardements, il ravitaillera les résistants du maquis à Nevache avant d’être engagé volontaire par l’armée pour la durée de la guerre.
Mardi 25 février 2025, il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur."
Publié le 25/02/2025